Les scandales commis par les élus d’Al-Karama ne cessent d’augmenter. Cela va trop loin et les lignes rouges sont franchies. Erigé en système, le mensonge qu’ils ne cessent de véhiculer prend de plus en plus place. Il fait système pour des députés qui menacent les institutions de l’Etat. Des députés hors la loi
Nous savons qu’à l’exception de quelques cas, du reste loin d’être représentatifs, la plupart des députés, sans vision et sans direction, ne s’en détournent pas. Par leurs faits et actes et dans un environnement marqué par le dérèglement et l’intempérance, il n’est plus étonnant que la confiance soit rompue avec ceux qui leur ont donné leurs voix lors des élections et qui, aujourd’hui, regrettent fortement leurs choix. On a affaire désormais à des hommes et à des pratiques qui pourraient inciter à la levée de l’immunité de certains députés, comme le préconise d’ailleurs l’Ugtt. Le sens exacerbé des uns et des autres, souvent surmultiplié par le milieu ambiant, a transformé le statut de député en un moyen d’expression des réactions les plus inconséquentes. Cette obsession a alimenté des attitudes et des prises de position souvent au-delà de ce qui est permis.
Le déferlement de la bêtise, de l’immoralité, de l’indécence et de l’opportunisme politique, dont l’aéroport Tunis-Carthage vient d’être témoin, ne peut laisser indifférente aucune partie. Ils se manifestent sous leur forme la plus brutale et la plus ubuesque. Au fait, il y a de ces députés qui, sous le couvert de l’immunité parlementaire, ne s’embarrassent plus de scrupules et pour qui l’immoralité est un fondement du succès. Ils n’hésitent pas à user de leur statut pour faire appliquer la loi à leur manière et autoriser même le passage des frontières à une personne fichée S17.
L’on sait que les règles de la morale ne s’appliquent pas souvent dans la vie politique, comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres domaines, mais de par leur statut et leur positionnement, les dirigeants politiques sont censés adhérer plus strictement à des règles morales que les citoyens ordinaires. Ce n’est pas la première fois que se manifestent de manière aussi claire les débordements et les dérapages des élus d’Al-Karama, notamment depuis que certains opportunistes ont accédé par la fenêtre et non pas par la porte à la scène politique.
Ce qui est frustrant, c’est que c’est tout le paysage politique qui est désormais sous l’effet d’un abandon évident des principes et des fondamentaux. On assiste à une perte de plus en plus évidente de leaders. De fédérateurs et de modèles auxquels le peuple peut vraiment s’identifier…
Plus grave encore, la persistance de l’impunité, là où beaucoup s’en donnent à cœur joie et sans scrupule. Ils renvoient ainsi à un rejet de la règle. Un rejet qui s’est concrétisé par une perte des valeurs morales sur lesquelles devraient cependant reposer le comportement et les attitudes des politiques. Cela a participé même au développement d’un malaise et d’une crise inédits.
Il y a de ces actes et de ces agissements qui ne peuvent plus constituer une excuse aux dérapages. Il n’est plus difficile de comprendre que cela met à nu l’incapacité de la classe politique à gagner la crédibilité et la confiance du peuple, surtout quand il devient facile de mentir, de tricher et de s’installer sur une montagne de dérives.